La gonarthrose est une affection fréquente chez les plus de 65 ans et représente environ 30% des cas d’arthrose. Sa prise en charge initiale se fait classiquement en adoptant des mesures conservatives qui ont pour but de retarder la nécessité d’une intervention chirurgicale. A terme, celle-ci devient cependant indispensable dans la majorité des cas. Elle peut prendre différentes formes, la pose d’une prothèse de genou constituant la plus invasive d’entre elles.
La gonarthrose, arthrose du genou
L’arthrose est la maladie articulaire la plus fréquente. Elle correspond à la dégradation progressive du cartilage d’une articulation, tissu qui permet normalement des mouvements fluides, sans frottements inter-osseux directs. Cette affection est source de douleurs et de raideurs articulaires.
Sur le sol national, le nombre d’individus touchés par l’arthrose avoisine les 10 millions (INSERM, 2022), 65% d’entre eux étant âgés de 65 ans ou plus. Au sein de cette population, la gonarthrose (arthrose du genou) représente environ 30% des cas.
Cette affection est susceptible de se développer en trois endroits : les régions de contact entre le tibia et le fémur (régions « fémoro-tibiales »), sur le côté interne ou externe de l’articulation, et la région « fémoro-patellaire », là où se fait le contact rotule-fémur. La gonarthrose est dite totale si ces 3 zones sont touchées, elle est sinon partielle.
Prise en charge de la gonarthrose
A ses premiers stades, la gonarthrose est prise en charge par des mesures conservatives. Elles incluent notamment la prise d’analgésiques et d’anti-inflammatoires. Il peut aussi arriver que des injections de corticoïdes ou d’acide hyaluronique soient recommandées. Il est par ailleurs fréquent que le patient ait à porter une orthèse du genou. Il doit aussi éviter le surpoids et des séances de kinésithérapie sont généralement prescrites.
Mais, l’arthrose est une affection évolutive et, quand les mesures conservatives évoquées plus haut ne sont plus suffisamment efficaces pour lutter contre la douleur et assurer une fonctionnalité articulaire satisfaisante, une intervention chirurgicale devient alors nécessaire.
Elle peut prendre différentes formes, la plus légère et considérée assez rarement consistant à nettoyer l’articulation sous arthroscopie, pour retirer d’éventuelles corps étrangers cartilageux mobiles provoquant des douleurs ou des blocages et les éventuelles excroissances osseuses qui ont pu se former. Chez les sujets atteints d’un défaut d’axe du membre inférieur qui fait que le poids du corps s’exerce principalement en interne et participe à la dégradation du cartilage de la zone fémoro-tibiale interne de l’articulation, une chirurgie d’ostéotomie tibiale de valgisation (OTV) peut aussi s’avérer efficace. Le principe est alors de corriger l’axe de la jambe, pour soulager la face interne du genou, faire disparaître les douleurs, récupérer une marche et une mobilité normales, et ralentir le développement arthrosique.
Infiltrations, nettoyage arthroscopique et OTV peuvent permettre de retarder de quelques années la mise en place d’une prothèse de genou. Mais, quand toutes ces alternatives ont été épuisées, le traitement prothétique devient la seule solution possible de prise en charge de la gonarthrose, qu’il s’agisse de mettre en place une prothèse totale de genou (PTG) ou une prothèse unicompartimentale (PUC).