Rupture du LCP – ligament croisé postérieur
Plus rare que la rupture du ligament croisé antérieur LCA, la rupture du ligament croisé postérieur ou LCP n’en reste pas moins une pathologie traumatique du genou potentiellement grave. Sa complexité tient au fait qu’elle est rarement isolée, imposant de confier sa prise en charge à un spécialiste du genou.
Définition de la rupture du ligament croisé postérieur LCP
Le ligament croisé postérieur ou LCP s’étend du fémur (face latérale du condyle fémoral médial) au plateau tibial (entre les plateaux latéral et médial, à hauteur de la ligne médiane rétrospinale). À la différence du LCA, il est vascularisé, ce qui permet parfois une cicatrisation spontanée en cas de rupture du ligament. Son rôle consiste surtout à jouer un rôle de frein dans les mouvements de flexion/extension du genou, en empêchant la translation tibiale postérieure sous le fémur.
On estime sa résistance entre 739 N et 1627 N, sachant qu’une activité physique classique ne dépasse pas 700 N. S’il y a une force de traction trop forte, il y a alors rupture du LCP, qu’on peut classer selon différents critères :
- Rupture totale du LCP, ou rupture partielle lcp, vue à l’IRM ;
- Rupture LCP centrale ou proximale (fémorale ou tibiale) ;
- Première rupture ou 2ème rupture ligament croisé postérieur ;
- Rupture du ligament croisé postérieur isolée, ou combinée à d’autres lésions traumatiques du genou comme une luxation ou des lésions méniscales.
Causes et facteurs de risque de la rupture du LCP
Causes de rupture du ligament croisé postérieur du genou
- Un choc violent et direct sur le tibia: accident de la route, coup sur un sport de combat … ; la lésion est souvent isolée.
- Un trauma indirect sur le genou, avec un mouvement forcé de type valgus en extension, varus en extension ou plus rarement une hyperextension passive ; la lésion est alors souvent associée à une rupture des ligaments collatéraux (entorse du genou), voire une rupture du LCA ; les sports en pivot comme le foot, le rugby ou le ski sont souvent incriminés.
Facteurs de risques favorisant une rupture du LCP
Pour limiter les risques de rupture du LCP, la prévention passe donc en partie par un renforcement de la stabilité du genou, qu’elle soit extrinsèque (genouillère et matériel adapté) ou intrinsèque (renforcement musculaire).
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Symptômes de la rupture du LCP (ligament croisé postérieur)
Les symptômes d’une rupture du ligament croisé postérieur peuvent parfois passer inaperçus, si la rupture est partielle ou si la blessure est masquée par d’autres lésions associées du genou.
En revanche, dans sa forme classique, la rupture LCP donne un tableau clinique évocateur, demandant à consulter rapidement un spécialiste du genou :
- Douleur intense sur le moment, diminuant au fil des jours ;
- Sensation de craquement, de déchirure ou de blocage ;
- Genou instable, avec appui difficile où le genou se dérobe ;
- Odème ou hématome local.
Diagnostic de la rupture du LCP
Le diagnostic a pour but de confirmer la rupture du LCP, mais aussi d’établir un classement aidant à la décision thérapeutique :
- Rupture LCP de grade 1 si elle est partielle avec genou stable,
- Rupture LCP de grade 2 si elle est totale et sans laxité ;
- Rupture LCP de grade 3 si elle est totale et avec genou instable (espacement d’au moins 10 mm sur le signe du tiroir).
Examen clinique pour la rupture du ligament croisé postérieur LCP
Après avoir recueilli les circonstances du traumatisme, le spécialiste du genou examine l’articulation au repos et en mouvement.
Deux signes sont fortement évocateurs :
- Un signe du tiroir postérieur, où le tibia glisse vers l’arrière ;
- Un recurvatum, avec extension exagérée du genou témoignant de lésions associées notamment un étirement des coques condyliennes postérieures.
Pour confirmer le diagnostic et préciser la nature exacte de la rupture, le praticien prescrit systématiquement des examens complémentaires d’imagerie médicale.
Examens d’imagerie médicale pour la rupture du LCP
La radiographie standard du genou ne permet pas de visualiser les ligaments croisés : elle peut confirmer une laxité, ou mettre en évidence des lésions osseuses.
L’IRM du genou reste l’examen de choix pour apprécier l’intégrité des ligaments croisés, ou rechercher d’autres lésions méniscales ou ligamentaires collatérales.
Examens complémentaires pour le diagnostic différentiel
Avec l’arthroscanner, c’est une solution possible en cas de contre-indication à l’IRM.
Rupture du LCP : traitement
Le LCP conservant une faculté de cicatrisation, toute rupture du ligament croisé postérieur n’implique pas forcément une chirurgie du genou.
Traitement médical de la rupture du LCP
En phase aiguë, le traitement conservateur repose sur le protocole RICE : repos (rest), cryothérapie contre la douleur (ice), contention articulaire par genouillère ou strapping (compression) et élévation de la jambe pour limiter l’œdème (elevation).
Un traitement antalgique per os peut compléter les soins.
En phase chronique, la douleur et l’œdème disparaissent.
Un kiné du genou peut proposer un protocole de rééducation avec des exercices spécifiques pour renforcer le genou et le stabiliser.
Les contractions isométriques du quadriceps sont conseillées en phase d’immobilisation, suivies d’un travail sur le renforcement des muscles quadriceps.
Traitement chirurgical de la rupture du LCP
Lorsque l’instabilité persiste, ou lorsqu’on veut limiter le risque d’arthrose, la chirurgie du LCP reste largement conseillée.
Comme la suture du ligament s’avère le plus souvent inefficace, la reconstruction du ligament passe par une ligamentoplastie du genou avec une greffe de tissu prélevé sur le patient (autogreffe) ou sur un donneur (allogreffe).
La chirurgie du LCP repose alors sur différentes techniques :
- Autogreffe du tendon rotulien TR
- Autogreffe de tendons des ischio-jambiers DIDT
- Autogreffe du tendon du quadriceps TQ
- Allogreffes du genou
Chaque technique ayant ses avantages et inconvénients, le chirurgien du genou va choisir la technique la plus adaptée en fonction du type de rupture du LCP, et en fonction des objectifs de récupération du patient.
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