Que ce soit au repos ou en mouvement, la hanche subit des contraintes mécaniques majeures chez l’homme, à l’image de tout bipède. C’est la raison pour laquelle le patient porteur d’une prothèse totale de hanche (PTH) peut s’inquiéter des risques de déplacement : comment reconnaître les signes d’un descellement de prothèse ?
Un descellement de prothèse de hanche, c’est quoi ?
Une arthroplastie de la hanche par pose de prothèse PTH vise à remplacer l’articulation coxo-fémorale par deux implants métalliques, séparés par un disque de polyéthylène de haute densité à rôle amortisseur ou une interface en céramique.
Les deux pièces sont fixées sur les os de la hanche : la tige fémorale est implantée sur le fémur pour remplacer la tête fémorale, tandis que la cupule concave est implantée sur l’acétabulum.
On parle de descellement de la prothèse de hanche dès qu’il existe un défaut de fixation entre l’os et les implants prothétiques, que ce soit par une perte d’adhérence d’une prothèse cimentée ou par un défaut d’ostéo-intégration d’une prothèse non cimentée. Ce descellement peut affecter tout ou partie de la prothèse.
Comment reconnaître les causes d’un descellement de hanche ?
Selon les cas, le descellement peut être précoce (dans les semaines suivant l’opération de la hanche) ou tardif (plusieurs années après l’arthroplastie coxo-fémorale). Ces causes et ce moment orientent pour savoir s’il existe ou pas un descellement de prothèse de hanche.
Un descellement tardif de la prothèse de hanche résulte le plus souvent de causes mécaniques, avec une double usure de l’os et des implants prothétiques, aboutissant à une perte de congruence et une instabilité. Le tissu autour des implants est progressivement détruit par ostéolyse prothétique.
La durée de vie d’une prothèse de hanche est limitée, en moyenne 25 ans, expliquant que ce type de descellement est considéré comme normal à partir de la 12ème année : il nécessite alors une reprise de prothèse de hanche. Les causes septiques sont plus rares, et souvent associées à un foyer infectieux ailleurs avec passage des germes dans le sang.
Un descellement précoce de la prothèse PTH, dans les semaines après l’opération, reconnaît deux grandes causes :
Biologiques, avec une infection des tissus osseux le détruisant peu à peu (ostéolyse septique) ;
Mécaniques, avec un défaut de positionnement, un choc précoce avec luxation ou des exercices interdits sur une prothèse insuffisamment fixée. C’est pourquoi le patient opéré doit toujours suivre les indications du kiné et du chirurgien orthopédique pour la rééducation de sa hanche.
Comment savoir quand on a un descellement de prothèse de hanche ?
La douleur d’un descellement de prothèse de hanche se rapproche beaucoup des symptômes d’une articulation usée ou déplacée, même non opérée.
Le patient avec prothèse de hanche peut ainsi ressentir :
- Des signes douloureux persistants, type coxalgie, avec une boiterie proche d’une arthrose de la hanche .
- Des symptômes physiques, avec un membre raccourci ou des bruits de frottements plus ou moins métalliques en mouvement.
- Des signes fonctionnels, avec une baisse d’amplitude ou une sensation de blocage.
- Des symptômes généraux en cas de descellement sceptique, avec fréquemment de la fièvre.
Bien souvent, il est impossible de reconnaître avec certitude une douleur de descellement de prothèse de hanche. Il s’agit de signes de suspicion. Le patient doit consulter son chirurgien orthopédique qui, après examen clinique et imagerie médicale, confirmera ou pas le déplacement des implants et le besoin ou non d’une reprise de la prothèse PTH avec son remplacement.
