Souvent confondue avec une lésion partielle du LCA, la dégénérescence mucoïde correspond à une altération progressive du ligament, sans véritable rupture ni traumatisme initial. Elle se ressent à travers une douleur diffuse du genou et une raideur à la flexion, sans instabilité. La dégénérescence mucoïde apparaît fréquemment chez des sujets d’âge moyen, aux environs de la quarantaine, parfois en association avec des lésions méniscales ou dégénératives du cartilage. Grâce à l’IRM, son diagnostic est aujourd’hui mieux identifié. Mais qu’en est-il du traitement : faut-il privilégier la rééducation ou envisager une intervention ? Réponses ici.
Qu’est-ce que la dégénérescence mucoïde du LCA ?
La dégénérescence mucoïde du ligament croisé antérieur correspond à une altération progressive du tissu ligamentaire, envahi par une substance gélatineuse qui modifie sa structure interne.
Le ligament s’épaissit, perd sa texture fibrillaire habituelle, mais reste continu entre ses insertions tibiale et fémorale. Cette transformation n’entraîne pas de rupture ni d’instabilité mécanique.
Sur quoi repose le diagnostic de la dégénérescence mucoïde du LCA ?
L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est l’examen de référence. Elle montre un LCA élargi, au signal intermédiaire ou hyperintense sur les séquences T2, avec parfois un aspect en « sablier ». L’intégrité des insertions osseuses distingue la dégénérescence mucoïde d’une rupture partielle. L’examen clinique, quant à lui, retrouve généralement une douleur sans laxité, ce qui renforce le diagnostic.
Comment se manifeste cette affection du genou ?
Les patients concernés décrivent le plus souvent une douleur sourde, profonde, localisée au centre du genou ou dans la région postérieure. Cette douleur s’intensifie lors des mouvements extrêmes, notamment en flexion complète ou lors des activités prolongées en charge. La raideur articulaire apparaît progressivement, avec une limitation de la flexion terminale, parfois associée à une sensation de tension intra-articulaire.
Contrairement aux lésions traumatiques du LCA, la dégénérescence mucoïde ne provoque pas d’épisodes d’instabilité ni de dérobement.
Quelle prise en charge de la dégénérescence mucoïde du LCA ?
Le traitement dépend de l’intensité des symptômes.
- Conservateur : lorsqu’il existe peu de douleur ou une gêne modérée, la rééducation reste la première option. Elle permet de restaurer la mobilité et à de renforcer la stabilité musculaire. Des infiltrations peuvent aussi soulager la douleur et limiter l’inflammation.
- Chirurgical : si la gêne persiste malgré la kinésithérapie, le médecin propose une arthroscopie. L’objectif est de réduire le volume du ligament sans compromettre sa fonction.
La décompression arthroscopique consiste à retirer la partie centrale du ligament infiltrée, en conservant l’enveloppe périphérique. Cette technique améliore la flexion et réduit la douleur, avec un faible risque d’instabilité secondaire. La reprise d’appui est rapide, et la récupération fonctionnelle se fait en quelques semaines.
Dans les cas rares où la dégénérescence entraîne une perte de fonction ou une instabilité après décompression, une reconstruction du LCA peut être envisagée, notamment chez les patients jeunes et actifs.
Conclusion
Les résultats de l’opération sont globalement très favorables : la douleur disparaît, la mobilité revient et le genou retrouve sa fonction normale. L’imagerie de contrôle montre alors une nette diminution du volume ligamentaire et la disparition du signal mucoïde. Le suivi régulier par un orthopédiste reste néanmoins recommandé pour surveiller la stabilité et prévenir une évolution arthrosique.







