Ostéonécrose de la hanche
L’ostéonécrose de la hanche désigne la mort d’une partie du tissu osseux de l’articulation coxo-fémorale, souvent source de douleurs handicapantes dans ses formes avancées. Il est important d’en comprendre les causes, pour savoir comment vivre avec une ostéonécrose de la hanche et quelle stratégie thérapeutique adopter.
Définition de l’ostéonécrose de la hanche
On oublie trop souvent qu’un tissu osseux reste un tissu vivant, dont le renouvellement cellulaire demande l’apport de sang, d’oxygène et de nutriments.
Un tissu osseux en bonne santé vit ainsi dans un équilibre permanent de renouvellement tissulaire, combinant des processus de destruction tissulaire, l’ostéoclasie, et de synthèse osseuse, via les ostéoblastes.
La nécrose de la hanche correspond à une mort tissulaire : cette destruction osseuse touche le plus souvent la partie fémorale de l’articulation, ce qui fait qu’on parle aussi d’ostéonécrose de la tête fémorale, ou de nécrose aseptique.
Le point de départ reste un défaut d’apport sanguin au niveau des artères nourrissant la tête fémorale : en l’absence d’oxygène et de nutriments, le tissu osseux finit donc par mourir. Dans un premier temps, la tête fémorale se déminéralise et se déforme, avant d’être progressivement lysée ou de se fracturer.
Causes et facteurs de risque de l’ostéonécrose de la hanche
Causes de l’ostéonécrose de la hanche
La pathogénie de la nécrose de la tête fémorale identifie le plus souvent un trouble vasculaire responsable d’un défaut d’irrigation sanguine.
Une ostéonécrose de la tête fémorale peut reconnaître une cause traumatique, où le vaisseau est directement lésé. Il s’agit par exemple d’une fracture de la tête fémorale avec déplacement et écrasement vasculaire, ou d’une luxation de la hanche. L’atteinte est le plus souvent unilatérale.
Une ostéonécrose de la hanche peut aussi résulter d’une cause vasculaire non traumatique, responsable d’une mauvaise circulation vasculaire ou d’une thrombose : coagulopathie (comme dans la drépanocytose), accident de décompression en plongée, maladie auto-immune type lupus, maladie métabolique (dyslipidémie, pathologie du foie ou du pancréas…)
L’atteinte est bilatérale dans environ 60% des cas. Dans 20 % des cas, on parle de nécrose de la hanche idiopathique car aucune cause n’est identifiée.
Facteurs de risques de l’ostéonécrose aseptique de la tête fémorale
Certains facteurs augmentent le risque d’ostéonécrose de la hanche, en particulier la consommation d’alcool chez les jeunes patients de sexe masculin. Le tabac, ou la corticothérapie à fortes doses, ont aussi été incriminés dans le processus pathogénique. A ce titre, les facteurs de risques sont donc différents de ceux rencontrés dans une ostéoporose.
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Symptômes d’une ostéonécrose de la hanche
L’articulation de la hanche joue un rôle essentiel dans l’équilibre statique (posture) et dynamique (marche), comme point d’équilibre entre le buste et le membre inférieur. Pour autant, les symptômes d’une ostéonécrose de la hanche peuvent apparaître tardivement, toute une partie de l’évolution de la maladie se faisant à bas bruit.
Signes douloureux : une forme de coxalgie
L’un des premiers signes notés par le patient va être une douleur, parfois très intense, localisée au niveau du pli de l’aine et généralement accentuée à l’effort (escaliers, marche…). Cette douleur peut irradier le long de la cuisse et être parfois confondue avec une arthrose de la hanche, ou une sciatique. Progressivement, cette algie s’accompagne d’une boiterie du membre touché.
Signes fonctionnels
Diagnostic d’une ostéonécrose fémorale
Toute douleur brutale apparaissant à la hanche, ou persistante, doit amener le patient à consulter.
Examen clinique d’une ostéonécrose de la hanche
Avant tout examen clinique, le médecin recherche toujours des antécédents de fracture ou de traumatisme de la hanche, avec ou pas opération, ainsi que des pathologies sous-jacentes. Il examine les signes douloureux et les défauts posturaux, en s’attachant tout autant à la recherche de signes présents dans d’autres pathologies (mobilité réduite, craquements…).
Examens d’imagerie médicale pour une ostéonécrose de la tête fémorale
Les examens complémentaires sont indispensables pour confirmer ou infirmer une suspicion d’ostéonécrose aseptique du fémur ou de la hanche.
La radiographie standard permet de mettre en évidence la déminéralisation osseuse, les déformations de la tête fémorale, voire les traits fracturaires sur une ostéonécrose de la tête fémorale avancée au stade 4 : la radio de la hanche peut être toutefois normale aux stades débutants de la maladie.
L’IRM de la hanche permet un diagnostic plus précis, dès les premiers stades.
En cas de diagnostic confirmé par l’IRM, l’examen de la hanche contro-latérale est systématique, 60 % des nécroses non traumatiques affectant la hanche gauche comme la hanche droite.
Examens complémentaires pour un diagnostic différentiel
Ostéonécrose de la hanche : traitement
Si une ostéonécrose débutante de la tête fémorale connaît parfois une guérison spontanée, savoir comment bien soigner une ostéonécrose de la hanche peut s’avérer un véritable défi. C’est pourquoi le recours à un spécialiste de la hanche est indispensable, permettant alors au patient de mieux apprendre comment vivre avec une ostéonécrose de la hanche.
Traitement médical de l’ostéonécrose coxo-fémorale
- Calmer la douleur de la hanche, avec la prise d’anti-inflammatoires, d’antalgiques et la physiothérapie contre la coxalgie ;
- Ralentir l’évolution de la maladie, avec un travail de renforcement postural statique et dynamique, le plus souvent avec l’aide d’un kiné ;
- Diminuer la pressions’exerçant sur l’articulation de la hanche, avec un contrôle rigoureux du poids et éventuellement une mise en décharge en utilisant des cannes béquilles les premières semaines suivant le diagnostic.
Traitement chirurgical de l’ostéonécrose de la hanche
En cas de douleur persistante et de handicap croissant, un chirurgien spécialiste du membre inférieur peut alors proposer une chirurgie dédiée, adaptée à chaque cas individuel :
- Décompression centrale en forant la tête fémorale pour réduire la pression source de douleur ;
- Greffe osseuse, au résultat aléatoire, pour renforcer l’os et l’aider à se régénérer ;
- Ostéotomie, pour reporter le poids du corps sur une partie de la tête fémorale non effondrée ;
- Prothèse totale de hanche PTH, pour supprimer la douleur de l’ostéonécrose de la tête fémorale, et redonner à la hanche toute sa mobilité.
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