Luxation de rotule
L’articulation entre le fémur et la rotule (ou patella) constitue une des trois articulations composant le genou. Supposée se déplacer dans un plan vertical, la rotule peut parfois se déplacer latéralement : on parle alors de luxation rotulienne, voire de sub-luxation de la rotule, à ne pas confondre avec une luxation du genou.
Définition de la luxation de la rotule et de l’instabilité rotulienne
La stabilité de cet os plat et triangulaire est assurée par un ensemble de ligaments et de tendons, lui permettant de coulisser verticalement dans la gouttière trochléaire du fémur :
- Verticalement, la patella forme le prolongement tendineux du quadriceps fémoral en partie supérieure, prolongée par le tendon rotulien ou patellaire vers le tibia ;
- Latéralement, elle est maintenue par deux ailerons tendineux, interne et externe.
La luxation rotulienne se définit comme un glissement de la patella hors de sa position physiologique, le plus souvent latéralement. Autant la luxation du genou est rare, autant les luxations patellaires sont fréquentes.
On les rencontre souvent sur des adolescentes sportives, avec de légers défauts anatomiques comme un ligament lâche, ou avec des rayons osseux imparfaitement alignés.
Causes et facteurs de risque de la luxation de la rotule
Causes traumatiques de la luxation de la rotule
Un traumatisme du genou constitue souvent le facteur déclenchant d’une luxation rotulienne. Mais à la différence d’une rupture des ligaments croisés (LCA ou LCP), il s’agit le plus souvent d’un traumatisme léger et bénin, avec rupture ou distension du ligament fémoro-patellaire médial. Ce ligament, vascularisé, peut cicatriser.
Dans certains cas, cette luxation ou sub-luxation de la rotule semble spontanée, intervenant sur un simple mouvement de flexion ou d’extension du genou.
Facteurs de risques intrinsèques pour une luxation de rotule
Il peut s’agir d’anomalies osseuses ou des tissus mous :
- Anomalies osseuses, comme une dysplasie fémoro-patellaire avec une trochlée insuffisamment creusée sur le fémur, ou encore un valgus du genou projetant la rotule vers l’extérieur ;
- Anomalies musculaires et tendineuses, comme une dysplasie du muscle vastus medialis obliquus faisant que l’insertion tibiale se trouve trop latéralisée vers le côté externe du genou.
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Symptômes de la luxation de la rotule
Il ne faut pas confondre la luxation rotulienne, bénigne et fréquente, avec une luxation du genou, rare et grave.
- Dans sa forme aiguë, la luxation patellaire se manifeste par une douleur sous la rotule, avec un genou plus ou moins gonflé et mobile.
Le déplacement de la rotule est généralement visible.
- Dans sa forme chronique, la sub-luxation de la rotule entraîne peu de douleurs.
Il y a principalement une gêne, avec parfois blocage du genou ou instabilité. Il n’est pas rare que le patient arrive seul à remettre sa rotule en place.
Diagnostic de la luxation de la rotule
Le diagnostic de luxation de la rotule est souvent réalisé par le patient, qui sent le déplacement de l’os patellaire. Le recours à un spécialiste du genou est toutefois indispensable, pour établir un bilan lésionnel complet.
Examen clinique pour la rupture du ligament croisé postérieur LCP
Après avoir recueilli les commémoratifs, le praticien examine le genou au repos et en mouvement. Il recherche des signes inflammatoires, comme un œdème ou des ecchymoses sur la face interne de la rotule.
La palpation permet de montrer une douleur localisée sous la rotule en zone interne, à hauteur du tubercule de l’adducteur, et en direction du tendon du grand adducteur. Il est souvent possible de sentir la mobilité latérale excessive de l’os patellaire.
Examens d’imagerie médicale pour la luxation de la rotule
Sur une première luxation de la rotule, une radiographie standard suffit à mettre en évidence la lésion, tout en vérifiant l’absence de signes osseux associés (comme une fracture patellaire ou une avulsion tibiale).
On demande généralement deux incidences (face et profil du genou) avec une axiale de rotule à 30 et 60°° (défilé fémoropatellaire).
Examens complémentaires pour le diagnostic causal
Autant la radiographie du genou s’avère suffisante sur une première luxation, autant il peut être nécessaire de réaliser des examens plus poussés en cas de récidive.
Le but n’est pas d’objectiver la luxation patellaire, mais d’en comprendre les causes possibles pour définir le meilleur traitement.
Un scanner ou un arthroscanner donnent une image précise de la gouttière trochléaire, tandis que l’IRM du genou est un examen de choix pour apprécier l’appareil capsulo-ligamentaire et le tubercule de l’adducteur.
Luxation de la rotule : traitement
Tout chirurgien du genou va tenir compte de deux éléments :
- La faculté de cicatrisation des ligaments latéraux et des muscles, la luxation de rotule ayant en moyenne un temps guérison de 6 semaines ;
- Le caractère initial ou récidivant de la luxation patellaire. Des dysplasies trochléaires très marquées peuvent conduire à des taux de récidives de plus de 90 %.
Traitement médical d’une luxation de la rotule
La réduction de la luxation de la rotule forme le premier traitement, genou en extension, avec une légère pression sur la face latérale de la patella en urgence.
La cicatrisation ligamentaire demandant en moyenne 6 semaines, l’immobilisation se fait ensuite avec une attelle amovible et une rééducation précoce.
La douleur est prise en charge (antalgiques, physiothérapie…).
Le renforcement musculaire du muscle vastus medialis obliquus avec le kiné est ensuite prioritaire, tout en travaillant l’amplitude de mouvement du genou.
Traitement chirurgical de la luxation de la rotule
Lorsque la chirurgie de la rotule est nécessaire, le chirurgien du genou va reconstruire le ligament patello-fémoral médial rompu ou déchiré.
Cette ligamentoplastie utilise le plus souvent le tendon des ischio jambiers.
Il faut parfois aussi traiter les causes identifiées :
- La trochléoplastie, chirurgie du genou assez lourde, vise à recréer dans le fémur une gouttière trochléaire suffisamment large ou profonde pour permettre le coulissement de la rotule ;
- La désinsertion du tendon patellaire pour le remettre en place peut se faire par abaissement et médialisation de la TTA (tubérosité tibiale antérieure) avec fixation par 2 vis.
Que le traitement soit conservateur ou chirurgical sur la luxation de rotule, la durée de l’arrêt de travail varie peu : le délai de cicatrisation optimal reste toujours de 6 semaines.
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