Ostéochondrite disséquante
Une ostéochondrite, ou ostéochondrose, désigne toute pathologie affectant le cartilage (chondro) de croissance de l’os, chez un sujet en phase de développement.
L’ostéochondrite disséquante du genou affecte donc le plus souvent des sujets entre 8 et 20 ans, imposant une prise en charge très rigoureuse pour décider ou pas d’une opération, sans risques de séquelles à l’âge adulte.
Définition de l’ODG ou ostéochondrite disséquante du genou
En phase de croissance, les os présentent à leurs extrémités des zones cartilagineuses spécifiques permettant leur allongement : les cartilages de croissance.
Ils disparaissent chez l’adulte, à un âge variable selon les individus et les types d’os.
L’ostéochondrite du genou, ou Maladie de König, se traduit par une nécrose du cartilage de croissance sur les condyles fémoraux, médial ou latéral et peut également exister sur la rotule (ostéochondrite épiphysaire du condyle fémoral latéral).
Elle est dite disséquante quand un fragment d’os finit par se détacher, pour venir flotter dans l’articulation du genou : ce corps étranger du genou, appelé aussi « souris articulaire », accroît la douleur et les risques de blocage articulaire, fréquents dans l’ODG (ostéochondrite disséquante du genou).
Si la cicatrisation se fait, ce fragment osseux favorise une usure prématurée du cartilage articulaire, pouvant aboutir à une gonarthrose ou arthrose du genou.
Causes et facteurs de risque des ostéochondrites disséquantes du genou
L’ostéochondrite du genou à localisation médiale ou latérale reste une pathologie de croissance relativement rare, décelée le plus souvent chez l’enfant ou l’adolescent avec un pic vers 13 ans. Elle est exceptionnelle au-delà de 25 ans. Elle peut se localiser également sur la rotule.
Causes d’une ostéochondrite disséquante du genou
Cette lésion géniculée résulte d’un traumatisme, le plus souvent mineur, ou d’une succession de traumatismes répétés : le cartilage de croissance, fragilisé par la nécrose, finit par se détacher.
En revanche, les causes de la nécrose initiale restent assez mal connues.
Le point de départ est probablement vasculaire, à l’image d’autres pathologies comme l’ostéonécrose de la hanche : sans apport sanguin, le cartilage de croissance finit par mourir, définition même de la nécrose.
Facteurs favorisants une ODG (ostéochondrite disséquante du genou)
Dans certains cas, l’ODG apparaît comme la séquelle d’une lésion cartilagineuse ancienne, dont la réparation a été altérée. La persistance de la séparation entre l’os du noyau épiphysaire et l’os sous-chondral a été évoquée, favorisant l’instabilité de ce dernier.
Plusieurs facteurs favorisants sont ainsi incriminés pour expliquer cette nécrose ostéo-cartilagineuse, sans forcément de consensus scientifique :
- le surpoids ;
- les lésions méniscales constitutives, comme les ménisques discoïdes ;
- les activités sportives sollicitant l’articulation fémoro-patellaire (foot, basket…) ou la position accroupie (base-ball…) ;
- l’axe des membres, un genu valgus favorisant les ostéochondrites latérales du genou, et le genu varum favorisant les ostéochondrites médiales du genou.
L’atteinte préférentielle de l’enfant ou de l’adolescent, parfois sportif, exige donc de consulter rapidement un professionnel du membre inférieur, dès qu’il y a suspicion d’ostéochondrite du genou, afin d’avoir un avis expert et complet.
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Symptômes d’une ostéochondrite disséquante du genou (ODG)
Suite à un traumatisme mineur, voire de manière spontanée, le jeune patient éprouve une gonalgie (douleur du genou), localisée le plus souvent à l’intérieur de l’articulation, avec une sensation de blocage. Le genou est parfois gonflé. Certains patients expriment même la sensation de corps étranger dans le genou. Les signes fonctionnels sont variables : difficultés de flexion ou extension du genou, boiterie…
Même si les signes cliniques peuvent paraître impressionnants chez un jeune enfant, le pronostic d’une ODG reste globalement très bon, sous réserve d’une prise en charge rapide et adaptée par un spécialiste de la pathologie. L’évolution dépend tout autant de l’âge d’apparition de la lésion et de sa taille. Plus la lésion d’ostéochondrite disséquante du genou est petite, plus l’enfant est jeune, plus les chances de cicatrisation sans séquelles et sans opération sont importantes.
Diagnostic de l’ODG – ostéochondrite disséquante du genou
Toute douleur au genou chez l’enfant, ou toute sensation de blocage, doivent conduire à une démarche diagnostique rigoureuse.
Examen clinique pour l’ostéochondrite disséquante du genou
Le spécialiste du genou va notamment chercher une gonalgie lors du passage de la flexion du genou en extension, avec tibia en rotation interne forcée, alors que la douleur disparaît en rotation tibiale externe.
Examens d’imagerie médicale pour une ODG (maladie de König)
Dans certains cas, d’autres examens sont prescrits. Une IRM ou un scanner permettent de préciser l’importance de la nécrose et de la lésion cartilagineuse, la vitalité du corps étranger, l’état du cartilage, ainsi que la potentialité résiduelle de croissance du cartilage articulaire.
Ces examens d’imagerie médicale permettent de classer le stade de l’ODG :
- ODG de stade 1 avec image lacunaire claire ;
- ODG de stade 2 avec image de séquestre enclos plus foncé ;
- ODG de stade 3 avec image en grelot ;
- ODG de stade 4 avec fragment osseux intra-articulaire libre.
Les illustrations de ces stades lésionnels sont visibles en détail dans la partie ostéochondrite disséquante du genou sur des bases de données comme radiopaedia.
Ostéochondrite disséquante du genou : traitement
La stratégie de traitement doit tenir compte de l’âge du patient, du bilan lésionnel, des chances de cicatrisation, et de la douleur ressentie.
Traitement médical de l’ostéochondrite disséquante du genou
Il nécessite repos, physiothérapie et immobilisation partielle du genou (genouillère).
La rééducation kiné spécifique joue un rôle essentiel pour la récupération fonctionnelle. On conseille généralement un travail en physiothérapie avec 2 à 3 séances hebdomadaires, sur plusieurs semaines à plusieurs mois.
Traitement chirurgical de la maladie de König - ostéochondrite disséquante du genou
Sur les cas les plus avancés, ou après échec d’un traitement médical, le traitement chirurgical est conseillé, avec généralement un bon pronostic.
La technique chirurgicale dépend alors des lésions observées, le chirurgien du genou ayant à sa disposition différentes solutions techniques pour restaurer une surface cartilagineuse saine suffisante :
perforations aide à relancer un processus naturel de cicatrisation ; - Pour traiter une lésion disséquante flottante, une arthroscopie du genou permet de la retirer par arthrolyse ou de la refixer par vis ;
- Pour une lésion étendue du cartilage de croissance, une greffe par plastie mosaïque permet de combler la perte de substance.
Le recours à un spécialiste du genou maîtrisant ces différentes techniques permet ainsi au jeune patient souffrant d’ostéochondrite disséquante du genou (ODG) de bénéficier d’une récupération le plus souvent complète, sans séquelles de sa maladie de König à l’âge adulte.
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