Arthrose de la cheville
Définition de l’arthrose de la cheville
Anatomiquement, la cheville comprend trois os : les extrémités inférieures des os longs de la jambe incluent le tibia et la fibula (péroné), et l’os du talon comprend le talus (astragale).
Cette articulation du pied permet les mouvements de flexion dorsale ou plantaire, ainsi que les inclinaisons du pied latérales ou médiales.
Elle joue un rôle essentiel dans la marche bien évidemment mais aussi dans des fonctions comme la circulation veineuse ou lymphatique, en favorisant le rôle de « pompe » du pied. C’est pourquoi les conséquences d’une arthrose du pied peuvent dépasser le simple stade des problèmes ostéo-articulaires.
L’arthrose correspond à une usure et à une dégénérescence du cartilage articulaire, servant d’interface entre les surfaces osseuses. Cette chondropathie dégénérative fait que les tissus osseux se retrouvent peu à peu en contact direct, déclenchant la néoformation d’un tissu osseux réactionnel, les ostéophytes ou becs de perroquet. Au fil du temps, la mobilité articulaire diminue, avec risque de blocage, et la douleur de la cheville s’installe.
Causes et facteurs de risque de l’arthrose de la cheville
Arthrose de la cheville primaire : causes et facteurs de risques
La dégénérescence du cartilage semble liée à la répétition de micro-traumatismes répétés sur la cheville.
On retrouve ainsi deux grands facteurs de risques :
- Les facteurs de risques intrinsèques comme l’âge, le surpoids, les défauts morphologiques (pied plat par exemple), les laxités ligamentaires…
- Les facteurs de risques extrinsèques comme la pratique de certains sports de « choc », notamment sur un mauvais matériel de chaussage.
Arthrose de la cheville secondaire : causes et facteurs de risques
Proportionnellement, les séquelles des fractures de la cheville type fractures bi-malléolaires constituent la cause la plus fréquente d’arthrose de la cheville.
L’arthrose sous-talienne apparaît ainsi le plus souvent comme une complication d’une fracture ancienne du calcanéum et du talus, avec un délai d’apparition différé de plusieurs mois à plusieurs années.
Cette arthrose est en partie liée aux conditions de prise en charge de la fracture du pied ou de la cheville, d’où l’intérêt de toujours faire appel à un spécialiste.
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Symptômes de l’arthrose de la cheville
Signes douloureux : la douleur de la cheville
C’est le signe principal d’une arthrose de cette pathologie.
Cette douleur de la cheville se voit à froid, au réveil, et à chaud, après un exercice trop long (marche, vélo, conduite en voiture…).
Cette douleur peut évoluer par crise d’arthrose, avec des périodes de répit. La boiterie associée peut être importante, si bien que cette pathologie de cheville peut être cause d’invalidité.
Signes locaux d’une arthrose de la cheville
Cela donne une cheville d’apparence enflée ou gonflée.
Signes fonctionnels d’une arthrose de la cheville
La raideur de la cheville avec ankylose est caractéristique sur toute arthrose, avec parfois des bruits de craquements osseux.
Flexion et extension deviennent difficiles, rendant de nombreux gestes du quotidien complexes.
Cette baisse d’amplitude articulaire se double parfois d’une instabilité de la cheville, qui peut rendre l’équilibre plus précaire et augmenter les risques d’entorse.
Diagnostic d’une arthrose de la cheville
Le diagnostic d’une arthrose est généralement facile, et souvent fait par le patient lui-même. Le recours à un spécialiste du pied s’avère toutefois nécessaire pour comprendre les causes, et définir la meilleure stratégie thérapeutique.
Examen clinique des arthroses de la cheville
Après avoir recueilli les éléments de l’interrogatoire, le praticien réalise un examen minutieux du pied et de la cheville, au repos et en mouvement.
Il recherche les zones douloureuses, et apprécie la mobilité articulaire.
Il recherche notamment des signes de blocage ou de craquements, avant de prescrire des examens d’imagerie médicale.
Examens d’imagerie médicale pour une arthrose de la cheville
Généralement, une radiographie standard suffit pour le diagnostic radiologique d’une arthrose de la cheville. Il faut au moins 2 à 3 incidences en charge, en comparant les deux chevilles : face, profil et parfois rotation interne.
Des clichés de face en charge, avec fil de Méary, permettent si besoin d’apprécier le bon positionnement du talon.
Les signes radiologiques caractéristiques d’une arthrose sont recherchés : pincement articulaire, condensation sous-chondrale, géodes, ostéophytes…
Examens complémentaires possibles pour le diagnostic différentiel
Arthrose de la cheville : traitement
Une arthrose de cheville demande un traitement complet et réfléchi, bien loin du traditionnel remède de grand-mère pour la cheville qui ne vise qu’à soulager éventuellement la douleur.
Traitement médical de l’arthrose de la cheville
Le traitement conservateur non chirurgical comprend deux volets, avec d’une part un traitement symptomatique pour soulager la douleur de la cheville, et d’autre part un traitement fonctionnel, à travers des exercices.
Le traitement médical associe alors :
- Des antalgiques ou des anti-inflammatoires, à réserver si possible aux crises d’arthrose ;
- Des infiltrations locales de corticoïdes, pour la douleur, ou d’acide hyaluronique, cette visco-supplémentation visant à mieux lubrifier l’articulation dysfonctionnelle.
Le traitement kiné de la pathologie repose sur différents exercices pour renforcer l’articulation et améliorer son amplitude de mouvement.
La physiothérapie permet d’atténuer les douleurs, tandis que le port de semelles amortissantes aide à limiter les forces de charge sur l’articulation atteinte.
Traitement chirurgical d’une arthrose de la cheville
La chirurgie de la cheville est souvent proposée en seconde intention, après échec d’un traitement médical et kiné.
C’est une chirurgie sur-mesure, qui s’adapte aux objectifs définis entre le patient et le chirurgien de la cheville.
Ce dernier peut alors associer différentes techniques :
- Arthrolyse arthroscopique pour débrider une articulation et la nettoyer ;
- Arthrodèse pour « souder » une articulation douloureuse en mouvement, si la mobilité n’est pas le critère de choix décisif,
- Pose de prothèse de cheville pour remplacer une articulation très lésée, et restaurer la mobilité articulaire après ce traitement chirurgical de l’arthrose.
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