Ligamentoplastie du LCP
Sommaire
Après lésion du ligament croisé postérieur, une intervention chirurgicale doit parfois être réalisée, pour faire disparaître la douleur et redonner au genou une stabilité et une flexibilité normale. Ce traitement consiste à reconstruire le LCP, en utilisant pour cela des fragments tendineux prélevés sur le patient lui-même ou à l’aide d’un ligament synthétique. On parle alors de ligamentoplastie du ligament croisé postérieur.
Dans quels cas avoir recours à la ligamentoplastie du LCP ?
Quatre ligaments assurent la stabilité du genou : les deux latéraux (interne et externe), le croisé antérieur (LCA) et le ligament croisé postérieur (LCP). Ce dernier contrôle le déplacement du tibia vers l’arrière vis-à-vis du fémur.
Sous l’effet d’un traumatisme violent, le LCP peut subir des lésions. Cela survient fréquemment lors d’accidents de la circulation (« syndrome du tableau de bord ») ou de la pratique d’un sport, notamment quand le genou reçoit un choc antéro-postérieur. On parle alors de rupture du LCP. Elle s’accompagne souvent d’autres lésions ligamentaires.
A ses stades les moins graves, seule une partie des fibres constitutives du LCP sont déchirées et aucune laxité de l’articulation n’apparaît. Il peut alors s’écouler plusieurs semaines avant que le patient ne ressente la nécessité de consulter un médecin, ce qui entraîne une prise en charge tardive.
Mais le ligament peut aussi être complètement rompu. Le tibia n’est alors plus maintenu, il peut se mouvoir vers l’arrière, sur une amplitude supérieure à 10 millimètres («tiroir postérieur »).
Les symptômes les plus fréquents d’une rupture du LCP incluent un craquement et une douleur importante au moment du choc. Le genou gonfle alors immédiatement et le patient a du mal à prendre appui sur sa jambe et à bouger l’articulation. Celle-ci est par ailleurs instable et donne fréquemment l’impression de se dérober. Il convient alors de rencontrer un médecin au plus vite afin de mettre en place un traitement adapté de cette entorse. En effet, mal soignée, elle peut notamment être à l’origine d’un développement arthrosique quelques années plus tard.
Lorsque le diagnostic est confirmé, après un examen clinique et souvent des analyses d’imagerie médicale, c’est à minima un traitement médical qui est mis en place. C’est en particulier le cas quand seul le LCP a été touché et que la laxité observée est peu importante (<10mm). Ces différentes mesures incluent des antalgiques, des anti-inflammatoires et un glaçage fréquent de l’articulation. Elle doit par ailleurs être maintenue en extension pendant 6 semaines environ grâce à une attelle adaptée. La reprise d’appui se fait alors progressivement et la rééducation aide à renforcer les muscles voisins, notamment le quadriceps.
Mais, une intervention chirurgicale doit parfois être réalisée, en particulier si le genou après traitement médical reste instable, douloureux, ou si d’autres lésions (ligamentaires ou méniscales) ont été détectées.
Ligamentoplastie du LCP : définition
Objectifs
Ligamentoplastie du LCP en pratique
En fonction de l’étendue du travail à réaliser, notamment si d’autres gestes doivent être réalisés sur des ligaments adjacents ou le ménisque, l’intervention dure de 1 à 2 heures. Elle se fait sous anesthésie loco-régionale ou générale. Certains patients peuvent rentrer chez eux dans la journée, pour d’autres, une courte hospitalisation est parfois nécessaire.
Déroulement de la ligamentoplastie du LCP
Pour les blessures plus anciennes, il faut procéder à une véritable reconstruction du LCP. Elle se fait préférentiellement sous arthroscopie, pour diminuer les risques de raideur articulaire ou d’infection et les douleurs post-opératoires.
Comme pour la ligamentoplastie du LCA, les techniques opératoires varient principalement en fonction de l’origine du greffon. Il est souvent constitué d’un fragment du tendon quadricipital, très bon transplant généreux permettant de prélever une épaisseur importante de tendon et présentant une carotte osseuse d’un côté renforçant la consolidation osseuse. Également, on peut prélever du tendon rotulien (méthode Kenneth Jones), mais peut avoir une origine différente, comme les tendons associés aux muscles demi tendineux et droit interne (méthodes DIDT et DT4). Quelle que soit son origine, le greffon est alors introduit en remplacement du LCP, via 2 tunnels préalablement percés dans le tibia et le fémur, avant d’être fixé par des moyens divers (agrafes, vis, ancres…).
Ensuite, avant de procéder aux sutures nécessaires, un drain est souvent mis en place pour éviter la formation d’un hématome.
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Suites post-opératoires de la ligamentoplastie du LCP
Consignes post-opératoires
Après l’opération, pour prévenir la formation de caillots veineux, des anti-coagulants sont prescrits, ainsi que des antalgiques afin de prendre en charge la douleur. Des soins infirmiers à domicile sont à prévoir les 3 premières semaines pour changer le pansement de manière régulière.
Le port d’une attelle articulée est nécessaire au cours du premier mois ½. Par ailleurs, si l’appui est immédiatement autorisé, il doit être soulagé par l’utilisation de béquilles pendant 3 semaines.
La première consultation de contrôle a lieu 1 mois après la chirurgie, pour suivre les progrès du patient et, si nécessaire, modifier le programme de rééducation. Elle est habituellement suivie de deux autres rendez-vous à 3 puis 6 mois.
Rééducation post-opératoire
La particularité de la phase initiale de la rééducation est qu’elle s’effectue sur le ventre pour ne pas favoriser de tiroir spontané postérieur avec la gravité qui tirerait sur le transplant et risquerait de le détendre et/ou de déclencher une inflammation douloureuse.
Reprise des activités
Risques et complications de la ligamentoplastie du LCP
Le risque zéro n’existe pas en chirurgie. Cependant, la ligamentoplastie du LCP n’induit des complications que très rarement. Quand elles se produisent, il peut entre autres s’agir d’infections ou d’une perte de sensibilité à proximité de la cicatrice, transitoire la plupart du temps. Des cas d’algodystrophie sont aussi parfois signalés. Le genou opéré peut alors rester chaud et douloureux pendant plusieurs mois après l’opération.
Ligamentoplastie du LCP : résultats
Actualités
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