Après avoir été opéré de la hanche, la question de la durabilité de la prothèse est normale. Une prothèse de hanche épouse l’articulation et chaque mouvement ou douleur peut inquiéter. Cependant, il est important de faire la part des choses entre déplacement normal ou véritable problème.
Pourquoi une prothèse de hanche peut-elle bouger ?
En chirurgie orthopédique, l’objectif est d’assurer la stabilité optimale de la prothèse tout en permettant une mobilité sans difficultés.
Mais immédiatement après l’implantation, une certaine sensation de mouvement est fréquente, notamment lors des phases de consolidation osseuse autour des implants (phénomène d’ostéo-intégration). Mais ce ressenti ne signifie pas nécessairement qu’une prothèse de hanche bouge de manière anormale.
Pour s’en assurer – si la sensation est importante -, il faut consulter son chirurgien orthopédique afin de distinguer l’adaptation physiologique normale du risque de micro-mobilité pathologique.
Quels sont les risques de déplacement d’une prothèse de hanche ?
La principale complication liée au mouvement anormal est la luxation de prothèse de hanche. Cela arrive quand la tête prothétique sort de son logement, après un traumatisme mineur ou un mouvement inadéquat. Ainsi, les luxations précoces (dans les 3 premiers mois) sont les plus fréquentes, car les tissus mous environnants n’ont pas encore retrouvé leur pleine tonicité.
Outre la luxation, une prothèse de hanche peut aussi présenter une mobilité secondaire en cas de descellement aseptique. Ce phénomène, lié à une perte d’adhérence entre l’implant et l’os sans infection, entraîne des douleurs mécaniques, une boiterie progressive et une instabilité ressentie par le patient. Pour établir un diagnostic, il est nécessaire de passer une radio et parfois des examens complémentaires (scintigraphie osseuse ou IRM).
Quand faut-il s’inquiéter ?
Plusieurs facteurs peuvent favoriser le déplacement d’une prothèse de hanche :
- L’usure prématurée du couple de frottement (céramique, métal, polyéthylène)
- Une erreur d’alignement des composants
- Une insuffisance musculaire péri-prothétique
- Des pathologies associées, comme l’ostéoporose sévère
Cependant, la technicité des implants et l’optimisation des techniques chirurgicales, notamment via la chirurgie assistée par ordinateur ou la chirurgie mini-invasive, ont permis de considérablement réduire le taux de mobilité anormale des prothèses de hanche.
Surveillance et prise en charge
Il est recommandé de suivre régulièrement l’évolution de toute prothèse de hanche par consultation orthopédique.
L’apparition de douleurs, d’une sensation de « jeu » dans la hanche ou d’une limitation des mouvements habituels doit faire suspecter un déplacement de la prothèse.
Quand le descellement de prothèse est confirmé, cela nécessite un remplacement partiel ou total des composants.
Comment éviter que la prothèse de hanche bouge ?
Pour éviter la sensation d’un mouvement de la prothèse, il est important de respecter trois règles :
- Le suivi d’une rééducation adaptée
- Les consignes de mouvements conseillées par le chirurgien
- Le contrôle périodique par radiographie
Conclusion
Si une prothèse de hanche peut présenter une certaine mobilité initiale normale, tout mouvement anormal associé à des symptômes douloureux ou des difficultés de mobilité doit alerter. Mais il faut savoir que les techniques chirurgicales d’aujourd’hui et la qualité des matériaux permettent d’obtenir, dans la grande majorité des cas, une prothèse de hanche durable.