Prothèses de genou
Prothèse unicompartimentale de genou
Prothèse totale de genou
Reprises de prothèses de genou
Sommaire
Les différents os du genou et le rôle essentiel du cartilage
Le genou est le point de jonction de la partie basse du fémur et du haut du tibia. A ces deux os, au niveau de l’articulation, vient s’en rajouter un troisième : la rotule ou « patella ».
Si le haut du tibia a une forme à peu près plane, ça n’est pas le cas du bas du fémur qui, vu de face, présente une dépression en son centre. Ainsi, le tibia et le fémur sont en contact sur le côté interne de l’articulation (zone fémoro-tibiale interne) et sur son côté externe (zone fémoro-tibiale externe).
Pour sa part, la rotule est insérée dans une sorte de rail, la trochlée, située sur la face avant du fémur. C’est là qu’elle coulisse, quand elle transmet la force musculaire du muscle quadriceps au tibia lors des mouvements de flexion de l’articulation, un peu comme une poulie. Le contact entre la rotule et le fémur se fait au niveau de la zone « fémoro-patellaire ».
Pour protéger les os de l’usure qui se produirait s’ils frottaient directement les uns sur les autres au niveau de ces 3 régions de contact, elles sont recouvertes de cartilage. Grâce à ses propriétés de résistance aux forces de compression et d’élasticité, ce tissu permet le glissement des os les uns par rapport aux autres et donc des mouvements fluides de l’articulation.
Arthrose du genou : définition
Arthrose : généralités
En 2022, l’INSERM (Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale) estimait que 10 millions de français étaient concernés, dont 65% des plus de 65 ans. L’arthrose du genou (gonarthrose) fait partie des formes les plus fréquentes et représente environ 30% des cas. Les articulations des mains sont aussi souvent touchées (35 à 45 %) et l’arthrose de la hanche (coxarthrose) est aussi répandue (10% environ).
Arthrose du genou : causes et facteurs favorisants
Les contraintes exercées sur l’articulation jouent aussi un rôle important. Il peut s’agir de surcharge pondérale, du port trop fréquent de charges lourdes, de la pratique intensive de certains sports exigeants pour l’articulation ou de certaines professions qui exigent souvent de se tenir sur les genoux (carreleurs, parqueteurs etc.).
Certains traumatismes peuvent aussi en être à l’origine, comme une fracture antérieure ou une entorse grave ou mal soignée.
De plus, l’arthrose du genou se déclenche plus facilement chez les individus présentant une déviation de l’axe de la jambe anormale, vers l’intérieur (genu varum excessif) ou l’extérieur (genu valgum excessif).
Enfin, certaines maladies métaboliques (goutte, chondrocalcinose…) ou inflammatoires (spondylarthrite ankylosante, polyarthrite rhumatoïde…) constituent aussi des causes potentielles de déclenchement de la gonarthrose.
Les différents types d’arthrose du genou
Ce ne sont pas forcément toutes les surfaces de contact de l’articulation qui sont touchées. En effet, l’arthrose du genou peut n’être que fémoro-patellaire, si les lésions progressives du cartilage prennent place entre la rotule et la partie avant du fémur. Mais, la gonarthrose fémoro-tibiale est plus fréquente et touche plus souvent la zone interne de contact entre le fémur et le tibia. Néanmoins, dans certains cas, la gonarthrose peut être totale, affectant ces 3 zones de façon simultanée.
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Les différents types de prothèses du genou et leurs prescriptions respectives
De façon générale, c’est quand la prise en charge médicale de l’arthrose n’est plus suffisante pour lutter contre la douleur et assurer un degré de fonctionnalité satisfaisant que la pose d’une prothèse de genou doit être envisagée.
Il existe deux grandes catégories de prothèses du genou. Les prothèses unicompartimentales (PUC) sont celles qui sont mises en place lorsque l’arthrose n’est pas totale et que seule une zone de contact osseux articulaire est affectée. Selon les cas, on parle alors de prothèse partielle interne (médiale), externe (latérale) ou, plus rarement, fémoro-patellaire.
A l’inverse, si les zones fémoro-tibiales (interne et externe) ainsi que la partie fémoro-patellaire sont touchées simultanément, c’est la mise en place d’une prothèse totale de genou (PTG) qui devient nécessaire.
Dans ce cas, la prothèse est constituée de différentes parties. Celle qui remplace la surface articulaire du fémur est en métal. Pour sa part, la partie tibiale de la prothèse peut aussi être métallique, même si l’utilisation de polyéthylène, un matériau « plastique » très résistant, est aussi fréquente. Par ailleurs, un insert en polyéthylène vient s’intercaler entre le fémur et le tibia pour assurer l’interface de glissement entre le fémur métallique et le tibia métallique. Enfin, si de l’arthrose fémoro-patellaire est aussi détectée, une petite pièce en polyéthylène est alors mise en place au niveau où rotule et fémur entrent en contact.
Quelle est la durée de vie des prothèses de genou et quand faut-il les changer ?
On estime que la durée de vie d’une PUC est d’une quinzaine d’années, contre environ 20 ans pour une PTG. En réalité, ces chiffres sont certainement sous-estimés. Ils se basent en effet sur des analyses statistiques qui concernent des cohortes de patients opérés avec des prothèses moins évoluées que celles utilisées actuellement, sans prendre en compte les progrès réalisés ces dernières années en la matière.
Néanmoins, certaines circonstances particulières peuvent parfois nécessiter de procéder à une « reprise de prothèse de genou » c’est-à dire à son remplacement. Il peut s’agir de pallier l’usure de certaines pièces ou leur descellement, voire leur rupture. Dans d’autre cas, le but de l’intervention est de traiter un développement infectieux ou de réagir face à des atteintes ligamentaires qui rendent la prothèse instable.
Dans la grande majorité des cas, une reprise de PUC consiste à la remplacer par une PTG, en particulier lorsque l’arthrose s’est étendue à d’autres zones articulaires que celle initialement touchée. A l’inverse, une PTG est toujours remplacée par une autre PTG. Il peut parfois s’agir de PTG qui incluent une « charnière » entre la partie fémorale et la partie tibiale, quand des atteintes ligamentaires sont observées.
A part les prothèses de genou, quelles autres solutions dans le futur ?
La chirurgie orthopédique est un domaine en constante évolution et le champ du traitement chirurgical de l’arthrose du genou ne fait pas exception. Ces dernières années, les progrès réalisés en termes de matériaux ou de design de ces articulations artificielles ont contribué à l’obtention de résultats toujours meilleurs. De même, l’introduction de certaines méthodes chirurgicales, en particulier l’arthroscopie du genou, permet aujourd’hui de réaliser des interventions moins invasives et qui permettent donc une récupération des patients significativement plus rapide. Donc, sans aucun doute, les prothèses de genou vont continuer à être une solution de choix dans le futur.
Il convient néanmoins de signaler certaines recherches en cours concernant de possibles traitements de l’arthrose, véritable enjeu public dans nos sociétés occidentales aux populations vieillissantes. Ainsi, si la greffe autologue de cartilage (« greffe de chondrocytes articulaires autologues) se heurte encore à de nombreuses limites, d’autres solutions pourraient peut-être voir le jour.
Récemment, des recherches concernant l’utilisation de chondrocytes nasaux associés à une membrane de collagène, en remplacement des cartilages articulaires, ont laissé entrevoir des résultats prometteurs. Par ailleurs, des équipes de chercheurs en bio-ingénierie moléculaire mènent actuellement des travaux dont le but est de pouvoir s’opposer à la dégénérescence du cartilage, en identifiant les mécanismes moléculaires qui en sont à l’origine. Pour sa part, la bio-ingénierie cellulaire pourrait peut-être aussi offrir un jour des solutions intéressantes. Des travaux sont notamment en cours pour évaluer l’effet d’injection de «cellules souches mésenchymateuses (CSM) » dans les régions victimes d’arthrose, pour induire une régénération du cartilage.
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