Prothèse totale de genou (PTG)
Sommaire
Lorsque l’arthrose du genou devient trop handicapante et que le traitement médical ne suffit plus pour assurer un confort satisfaisant, la pose d’une prothèse totale de genou (PTG) peut être l’une des options chirurgicales choisies. L’intervention consiste à remplacer l’intégralité de l’articulation et produit un taux de satisfaction élevé chez les patients opérés, soulagés de leur douleur et retrouvant une mobilité articulaire très satisfaisante en quelques mois.
Dans quels cas avoir recours à la pose d’une prothèse totale de genou (PTG) ?
Les extrémités du fémur et du tibia, qui s’articulent l’un avec l’autre au niveau du genou, sont recouvertes de cartilage. Il permet aux os de « glisser » l’un sur l’autre lors des mouvements de flexion ou d’extension.
L’arthrose du genou, ou « gonarthrose », correspond à une détérioration progressive de ce cartilage. Elle est dite « fémoro-tibiale » quand elle est observée en l’un des points de contact entre le fémur et le tibia, la forme interne étant la plus fréquente. Elle peut aussi être « fémoro-patellaire », se développant alors sur les surfaces de contact entre la rotule et la partie antérieure de l’extrémité du fémur.
C’est une affection fréquente, 3 fois plus que l’arthrose de la hanche. Elle peut être uni ou bilatérale et concerne 30% des individus de plus de 65 ans, la forme fémoro-tibiale étant la plus répandue. Elle se caractérise par une dégradation prématurée du cartilage qui se fissure et dont des fragments se détachent. Par ailleurs, les tissus osseux environnants prolifèrent et des excroissances (ostéophytes) apparaissent.
Le vieillissement est un facteur essentiel de l’apparition de la gonarthrose, rare chez les sujets de moins de 40 ans. Elle est aussi plus fréquente chez les femmes où elle se déclenche souvent après la ménopause. La génétique, le surpoids et le port fréquent de charges lourdes sont aussi des facteurs favorisants, de même que les microtraumatismes répétés.
D’autres causes peuvent expliquer l’apparition de la gonarthrose chez des individus plus jeunes : déviation de l’axe de la jambe, traumatisme ou encore anomalie de la rotule. Enfin, le traitement des lésions méniscales par méniscectomie peut aussi être à l’origine de l’apparition de l’arthrose du genou.
Dans tous les cas, la gonarthrose est source de douleur, de gonflement de l’articulation et elle induit une perte de mobilité progressive de plus en plus handicapante. La première prise en charge de la gonarthrose est médicale. Il faut alors suivre un traitement composé d’anti-douleurs et d’anti-inflammatoires. Des injections de corticoïdes ou d’acide hyaluronique sont parfois aussi préconisées. Le patient doit par ailleurs surveiller son poids et suivre des séances de kinésithérapie.
En cas d’échec du traitement médical, une chirurgie doit alors être envisagée. Elle peut prendre différentes formes, en fonction des caractéristiques du sujet. Il peut s’agir de réaliser une arthroscopie pour « nettoyer » l’articulation, de ré-axer la jambe (ostéotomie tibiale de valgisation) ou de poser une prothèse.
La prothèse totale de genou (PTG) est recommandée dans les cas d’arthrose globale. Quand ce n’est pas l’intégralité de l’articulation qui est touchée, il est alors envisageable de procéder à la pose d’une prothèse unicompartimentale de genou (PUC), pour en remplacer seulement une partie.
Prothèse totale de genou (PTG) : définition
Objectifs
L’objectif du traitement est de soulager la douleur et de récupérer une bonne mobilité articulaire, notamment pour une reprise normale de la marche.
La pose d’une prothèse totale de genou en pratique
La pose d’une PTG dure en moyenne entre 60 et 90 minutes. Elle a lieu sous anesthésie générale ou loco-régionale (spinale ou péridurale) et nécessite 3 jours d’hospitalisation.
Déroulement de la pose d’une prothèse totale de genou
Le principe de l’intervention est de remplacer les différentes parties de l’articulation endommagée par une prothèse. Elle est constituée de 3 parties (fémorale, tibiale et rotulienne) et ses matériaux constitutifs (métal sur les os et polyéthylène entre le fémur et le tibia) sont extrêmement biocompatibles et résistants aux contraintes mécaniques et abrasives.
Après avoir réalisé une incision sur la face antérieure du genou, le chirurgien commence par nettoyer l’articulation en retirant les tissus abîmés et en éliminant les ostéophytes (formations osseuses anarchiques secondaires à la survenue d’arthrose ressemblant à des excroissances osseuses pouvant gêner mécaniquement). Une fois les surfaces préparées, les différentes pièces de la prothèse sont mises en place. Lorsque l’os qui subsiste est de bonne qualité, elles peuvent être fixées dessus directement et c’est la solidification osseuse post-opératoire qui assurera leur stabilité à long terme. Dans d’autre cas, le praticien utilise un « ciment chirurgical ».
Une fois la PTG, les incisions sont refermées et un drain est parfois mis en place pour réduire l’hématome post-opératoire.
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Suites post-opératoires de la pose d’une PTG
Consignes post-opératoires
Le pansement stérile mis en place après l’opération doit être régulièrement changé par une infirmière au cours des 18 jours qui suivent. Par ailleurs, les premiers temps, le port de cannes béquilles est nécessaire pour soulager et protéger le genou. Les agrafes sont retirées 18jours après la chirurgie d’une pose de PTG.
Un traitement anti-coagulant est systématiquement prescrit pendant 35 jours. Selon les cas, il peut être administré par voie orale ou sous-cutanée. Il est associé au port de bas de contention pendant 6 semaines. Le but de ces différentes mesures est de prévenir la survenue d’une phlébite ou d’une embolie pulmonaire. Par ailleurs, la prise en charge de la douleur est assurée par des antalgiques adaptés. Si nécessaire, leur posologie et leur nature peuvent être réajustées par le praticien au cours de la période post-opératoire, pour fournir au patient le confort maximum.
Pour réduire la tuméfaction et la formation d’hématomes, il est conseillé de marcher (en respectant les consignes du chirurgien et du kinésithérapeute), de surélever la jambe opérée et d’y appliquer de la glace enveloppée dans un linge. Il faut néanmoins parfois jusqu’à 6 mois pour que ce gonflement disparaisse totalement.
Enfin, le planning des rendez-vous de contrôle doit être scrupuleusement respecté. En général, une consultation est organisée 6 semaines après l’opération d’une pose de PTG, pour se livrer à un examen clinique et réaliser un bilan radiographique. Le but est aussi de vérifier l’évolution positive du sujet et de confirmer l’efficacité de la rééducation en cours. Les rendez-vous ultérieurs sont fixés en fonction des caractéristiques du patient. Ils ont souvent lieu à 3 mois puis un an postopératoire. Plus tard, un suivi à long terme, tous les 5 ans, doit aussi être mis en place.
Rééducation post-opératoire
La mobilisation précoce est un facteur clé, pour maintenir la fonction musculaire et la mobilité articulaire. Il est conseillé de débuter la rééducation en préopératoire, pour préparer le genou à l’intervention.
Quoi qu’il en soit, pour la plupart des patients, la rééducation post-opératoire démarre au cours de la période d’hospitalisation, dans les 24 heures qui suivent la chirurgie. C’est notamment là que le kinésithérapeute explique comment utiliser les cannes nécessaires pour marcher les 2 premiers mois, les gestes à ne pas faire et les exercices que le patient doit réaliser chez lui, entre les séances de rééducation.
Le sevrage des cannes se fait de manière progressive, en fonction des progrès réalisés, jusqu’à ce que le physiothérapeute estime que la prise d’appui totale est redevenue possible.
Reprise des activités
Il est souvent possible de conduire à nouveau au bout de 4 à 6 semaines et les activités sportives redémarrent en moyenne au bout de 3 mois, d’abord légères (natation, vélo), puis un peu plus soutenues. En tout état de cause, le patient doit être conscient qu’elles doivent, pour la plupart, être pratiquées à une intensité réduite par rapport à la période préopératoire et l’avis du médecin doit être suivi, pour éviter les complications.
Risques et complications de la pose d’une prothèse totale de genou (PTG)
Si la rééducation n’est pas réalisée de manière suffisamment stricte, une raideur articulaire peut éventuellement subsister. Des infections de prothèse sont aussi parfois signalées (moins de 1% des cas). Il s’agit d’une complication sévère, qui nécessite une opération secondaire, parfois le changement partiel ou total de l’articulation artificielle (reprise de prothèse de genou) et un traitement antibiotique de longue durée.
Par ailleurs, certains nerfs peuvent être accidentellement lésés au cours de l’intervention, ce qui peut occasionner des douleurs ou une perte locale de sensibilité. Comme les autres complications, le descellement de prothèse reste un phénomène rare, observé seulement dans 5% des cas sur les 15 ans qui suivent le traitement, mais qui nécessite aussi une intervention de reprise.
Pose d’une prothèse totale de genou (PTG) : résultats
Le taux de succès du traitement est élevé et la majorité des patients opérés sont significativement soulagés de leurs douleurs. Pour la plupart, ils retrouvent par ailleurs une mobilité articulaire très satisfaisante. La durée de vie moyenne d’une PTG est estimée à 20 ans.
Questions fréquentes sur la prothèse de genou PTG
La douleur est-elle plus forte avec une prothèse totale de genou PTG ou PUC ?
Une pose de prothèse totale de genou PTG est toujours un peu plus longue et un peu plus complexe qu’une prothèse PUC, cette dernière ne touchant qu’un seul des trois compartiments du genou. L’inflammation et la douleur sont donc légèrement plus fortes sur une prothèse PTG, mais elles restent en général modérées, facilement prises en charge avec un traitement antalgique et si besoin anti-inflammatoire.
Comment choisir sa prothèse de genou : PTG ou PUC ?
C’est au chirurgien orthopédique spécialiste du genou de déterminer le type de prothèse, en fonction de l’importance des lésions. La pose de prothèse s’envisage le plus souvent sur des lésions avancées d’arthrose du genou (gonarthrose), invalidantes pour le patient (baisse d’amplitude, douleur persistante…).
Si les lésions d’arthrose concernent 2 ou 3 compartiments de l’articulation géniculée, il faut envisager une prothèse totale de genou PTG.
Quels sont les mouvements interdits avec une prothèse totale genou ?
Tout patient porteur d’une prothèse de genou PTG ne peut totalement l’oublier, car il la ressent fréquemment sans qu’elle soit pour autant douloureuse, (bruit, claquement…). La plupart des anciennes activités sont normalement possibles, si la rééducation fonctionnelle avec le kiné est complète.
Pour éviter toute usure prématurée de la prothèse, certaines activités sportives à forte contrainte mécanique restent toutefois déconseillées (tennis, football ou rugby, sports de combat, course type running…).
Quel délai entre deux opérations de prothèse totale de genou PTG ?
Pour traiter une arthrose bilatérale du genou ou gonarthrose double, le chirurgien doit souvent envisager deux poses de prothèse du genou.
Il est souvent conseillé de commencer par le genou le plus douloureux.
Le second genou peut bénéficier d’une pose de prothèse totale PTG dès que la rééducation est suffisamment achevée sur le premier genou, en moyenne au bout de 3 à 6 mois.
Quel est le taux de réussite d’une pose de prothèse totale du genou PTG ?
Une pose de prothèse de genou s’envisage en cas de douleurs au genou (gonalgie) ou de baisse de la mobilité articulaire, lorsque le traitement conservateur a échoué (traitement médical, traitement de kinésithérapie du genou…).
Une opération du genou suivie d’une rééducation post pose de prothèse PTG donne une nette amélioration chez 80 % des patients à 2 ans, avec un changement majeur dans leur vie quotidienne : les douleurs du genou ont quasiment disparu, et la mobilité articulaire est en grande partie retrouvée, avec un objectif de flexion de 110 à 120°. Le risque de descellement de prothèse du genou reste rare (moins de 15% dans les 15 ans).
Peut-on faire un scanner ou une IRM avec une prothèse totale de genou PTG ?
La partie métallique d’une prothèse de genou ne pose pas de problème pour réaliser un scanner (rayons X) ou une IRM (champ magnétique), dès lors qu’elle est consolidée. L’interprétation des résultats autour de la prothèse totale de genou peut toutefois s’avérer plus délicate : le métal bloque le passage des rayons X du scanner, et modifie l’image du champ magnétique de l’IRM avec formation d’un halo.
Une prothèse totale de genou PTG est-elle définitive ?
Toute prothèse de genou, qu’elle soit totale (PTG) ou unicompartimentale (PUC) est appelée à s’user plus ou moins vite, selon les contraintes mécaniques s’exerçant sur elle. On estime la durée de vie moyenne d’une prothèse totale de genou PTG aux alentours de 20-25 ans, avec la nécessité d’un remplacement de prothèse au-delà.
Une pose de prothèse de genou effectuée sur un patient jeune (40-50 ans) ne sera donc jamais définitive à cause de cette usure. Elle peut l’être en revanche sur un sujet plus âgé, au-delà de 65 ans par exemple.
Actualités
Prothèse de genou : à quel âge ?
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