Prothèses de hanche
Sommaire
Après une fracture du col du fémur ou, plus fréquemment, lorsqu’un traitement médical n’est plus suffisant à prendre en charge l’arthrose au niveau de la hanche (coxarthrose), l’articulation doit alors être remplacée par une prothèse. Le but de cette intervention est de soulager la douleur, de redonner sa mobilité à l’articulation et de permettre une reprise normale de la marche.
Dans quels cas avoir recours à la pose d’une prothèse de hanche ?
Mais, les cartilages articulaires peuvent perdre peu à peu cette capacité d’amortissement. Ils subissent alors des lésions et finissent par se fissurer. Cette dégradation cartilagineuse progressive est appelée « arthrose », plus spécifiquement « coxarthrose » quand elle se développe au niveau de la hanche.
Toutes localisations confondues, l’arthrose touche environ 80% des individus de plus de 80 ans, contre seulement 3% des moins de 45 ans. L’âge est donc un facteur déclencheur essentiel de l’arthrose « primaire », au même titre que la surcharge pondérale, le port fréquent de charges lourdes, l’excès de sport intensif, la génétique et le sexe. On estime en effet que l’arthrose est 2 fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes.
Dans d’autres cas, l’arthrose est dite « secondaire », lorsqu’elle est due à des lésions ligamentaires, des atteintes osseuses, des anomalies anatomiques ou certaines pathologies inflammatoires, métaboliques ou infectieuses.
A terme, la coxarthrose, qui représente 10% des cas d’arthrose, induit une usure osseuse de l’articulation, au niveau de la tête du fémur et du cotyle. Des douleurs et un enraidissement font alors leur apparition, la marche devenant par ailleurs de plus en plus difficile.
Il s’agit d’un processus irréversible. A ses premiers stades, il peut être pris en charge de manière médicale (anti-inflammatoires, anti-douleur, canne…). Mais, lorsque cela n’est plus suffisant, une intervention chirurgicale devient alors nécessaire.
Par ailleurs, même si l’arthrose est le plus souvent à l’origine de l’intervention, celle-ci peut aussi être rendue nécessaire après une fracture du col du fémur ou chez les patients atteints d’ostéonécrose.
Prothèse de hanche : définition
Objectifs
L’articulation de la hanche est constituée de la tête du fémur et du cotyle. Lorsqu’ils sont trop usés, l’intervention consiste à les remplacer par une prothèse, après avoir procédé au nettoyage de la zone. L’objectif est de soulager la douleur, de redonner une mobilité normale à l’articulation et de permettre une reprise normale de la marche.
Une prothèse totale de hanche (PTH) est composée de deux parties. La première, sphérique, est insérée en remplacement de la tête, sur une tige, en haut du fémur. Pour sa part, la cupule cotyloïdienne, pièce hémisphérique creuse, est destinée à remplacer le cotyle, au niveau du bassin.
Selon les cas, la prothèse peut être constituée de polyéthylène, de céramique ou de métal, cobalt-chrome ou titane. Tous ces matériaux sont extrêmement biocompatibles, très résistants et à même de résister à des décennies de frottement.
La pose d’une prothèse de hanche en pratique
La pose d’une prothèse de hanche nécessite en moyenne 2 jours d’hospitalisation. Cet acte chirurgical est réalisé selon les patients sous anesthésie générale ou loco-régionale. Dans ce dernier cas, seul le bas du corps est alors anesthésié (rachi anesthésie).
L’intervention dure environ 1h, selon l’étendue du travail à réaliser : ampleur du nettoyage nécessaire avant pose de la prothèse, remplacement du cotyle et de la tête du fémur ou de l’une de ces 2 parties uniquement etc.
Déroulement de la pose d’une prothèse de hanche
En fonction de la stratégie opératoire la plus adaptée au patient, l’incision est réalisée au niveau de la fesse, sur le côté ou au niveau de l’aine. Cette voie « antérieure » présente l’avantage de respecter l’ensemble des muscles de la hanche.
Lorsque la tête du fémur doit être remplacée, le chirurgien la coupe puis creuse un trou dans l’os, afin d’y introduire la tige de la prothèse qui se termine par une pièce sphérique. Par ailleurs, si le cotyle receveur est en mauvais état, le praticien vient alors y insérer la cupule cotyloïdienne.
Ces pièces sont ensuite impactées dans leur emplacement en force (en « press fit »), la plupart du temps sans ciment chirurgical. La fixation est alors immédiatement solide et permet une charge complète. Pour faciliter l’ostéointégration, un revêtement particulier, l’hydroxyapatite, peut parfois être projeté sur les surfaces de contact de la prothèse grâce à une torche à plasma, sur une épaisseur très fine (150 micromètres environ). Ce traitement stimule alors la repousse osseuse au contact de la prothèse.
En fin d’intervention, après suture, un pansement stérile est mis en place pour une dizaine de jours.
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Suites post-opératoires de la pose d’une prothèse de hanche
Consignes post-opératoires
Après l’intervention, en fonction de l’intensité des douleurs, un traitement antalgique adapté est mis en place, parfois accompagné d’anti-inflammatoires. Par ailleurs, un traitement anti-coagulant est prescrit pendant 35 jours, sous forme injectable ou par voie orale. Son but est de prévenir la formation de caillots veineux qui pourraient provoquer une phlébite ou une embolie pulmonaire. Il est souvent complété par le port de bas de contention, pour favoriser la circulation et diminuer la formation d’œdèmes. Pendant 2 ou 3 semaines, les soins locaux (changement du pansement) doivent être réalisés par une infirmière.
Lors des voies d’abord antérieures de hanche, le risque de « déboîtement » (luxation) de la prothèse est plutôt limité, certains gestes sont à éviter pendant les 45 premiers jours notamment les mouvements d’hyperextension associée à de la rotation externe. De plus, il faut éviter de s’asseoir trop bas, ne pas croiser les jambes, prendre des précautions en s’installant dans une voiture etc. L’ensemble de ces consignes sont préalablement expliquées par le praticien.
Rééducation post-opératoire
Il est fréquent que l’usage de cannes anglaises (appui sur les avant-bras) soit recommandé les premières semaines. Elles peuvent ensuite être remplacées par une canne simple pour quelques temps, à utiliser du côté opposé à l’opération.
En pratique, il est recommandé de garder une canne pendant un mois minimum par précaution.
Reprise des activités
Un arrêt de travail est toujours à prévoir et sa durée est adaptée à l’état général du patient et son métier. Si elle est sédentaire, l’activité professionnelle peut être reprise après 4 semaines environ. En revanche, il peut parfois être nécessaire d’observer jusqu’à 3 mois de repos dans le cas de métiers plus physiques.
Il faut attendre 1 mois avant de pouvoir conduire à nouveau.
La reprise de tous les sports se fait progressivement et à partir de 3 mois post-opératoire. De manière générale, la marche, la course modérée, la natation ou le cyclisme sont des activités qui pourront être pratiquées sans problème, car elles ne sollicitent pas excessivement la hanche opérée. A l’inverse, les sports qui induisent un risque pour la prothèse (ski, sports d’équipe ou de combat…) doivent être considérés avec davantage de prudence et il convient toujours de demander son avis au chirurgien lors de la visite de 3 mois post-opératoire.
Risques et complications de la pose d’une prothèse de hanche
Aucun acte chirurgical n’est anodin et les complications, bien que rarissimes, sont toujours possibles. Outre le risque anesthésique, commun à toute intervention, d’autres sont plus spécifiques à la pose d’une prothèse de hanche. Si un hématome trop important se forme, cela peut nécessiter son évacuation de façon chirurgicale. Les cas d’infection de la prothèse sont rares (moins de 1%) mais constituent des complications sévères qui peuvent nécessiter un remplacement du matériel et un traitement antibiotique sur le long terme. Des lésions nerveuses ont parfois aussi été rapportées, entraînant des douleurs et une insensibilité de certaines parties de la cuisse.
Pose d’une prothèse de hanche : résultats
Chez la plupart des patients, l’intervention fait disparaître les douleurs et permet une récupération rapide de la mobilité. Dans bien des cas, une marche normale et fluide est possible au bout d’un mois. La durée de vie moyenne d’une prothèse de hanche est d’environ 20-30 ans.
Questions fréquentes sur la prothèse de hanche
Quand reprendre la marche après une opération de prothèse de hanche ?
La reprise de la marche avec aide et soutien s’effectue au plus tard le lendemain de l’opération de la hanche.
La reprise de la marche quotidienne sans canne prend en moyenne 4 semaines, avec deux cannes durant 2 semaines, puis une canne contro-latérale durant deux semaines.
La reprise de la marche sportive type randonnées demande un délai plus long, en moyenne de 3 mois, délai compatible avec la reprise de tous les sports.
Une prothèse de hanche sonne-t-elle pour un contrôle de sécurité aéroport ou autre ?
Généralement oui, si le détecteur recherche des pièces métalliques.
Seules les prothèses de hanche à couple céramique-céramique avec ancrage par ciment osseux ne comportent aucune partie métallique. Dans les autres cas, il est recommandé de conserver sur soi l’attestation d’implant bilingue qui vous est remise, avec éventuellement un cliché radiologique l’illustrant.
Sachez toutefois que les portiques de sécurité de dernière génération (scanner 3D) permettront de visualiser facilement la prothèse coxo-fémorale.
Combien de temps avant de reprendre ses activités après une prothèse de hanche ?
La reprise des activités après une opération de la hanche nécessite l’avis du chirurgien, en tenant compte de la nature de ces activités, de l’importance de l’opération et de l’état du patient.
- Pour la reprise de la conduite automobile après une prothèse de hanche, comptez 4 semaines ;
- Pour la reprise de l’activité professionnelle, le délai dépend de l’activité exercée, tablez sur un délai de 1 mois pour les professions plutôt sédentaires sans trop de trajet ou avec télétravail, 2 mois pour les professions plutôt sédentaires avec déplacements et transports et 3 mois pour les professions physiques : votre chirurgien établit un arrêt de travail après la pose de prothèse ;
- La reprise de tous les sports peut s’effectuer progressivement à partir de 3 mois postopératoire.
Une prothèse de hanche peut-elle se garder à vie ?
Actuellement, on commence à répondre OUI à cette question.
Une prothèse de hanche est soumise à des contraintes mécaniques entraînant son usure progressive mais avec les nouveaux matériaux l’usure devient quasi inexistante, extrêmement lente… La durée de vie moyenne est néanmoins estimée encore aujourd’hui aux alentours de 30 ans, mais elle va dépendre tout autant de la nature des matériaux, que du mode de vie du patient, des complications éventuelles et évidemment de son âge.
Il est possible de remplacer si besoin partiellement les pièces d’une prothèse, comme un cotyle à usure prématurée. En cas d’usure importante, un changement de prothèse de hanche est proposé.
Quels sont les mouvements autorisés ou interdits après une prothèse de hanche ?
Une fois la cicatrisation profonde achevée, une prothèse de hanche permet de vivre normalement, et de reprendre la quasi-totalité des activités autour de 3 mois postopératoire. Il faut toutefois un avis du kiné et du chirurgien, lesquels vont s’assurer que le renforcement musculaire est complet.
Pour éviter une luxation après une prothèse de hanche, deux mouvements combinés sont interdits dans les 3 mois suivant l’opération : rotation externe avec extension. De manière générale, la position de la hanche opérée doit privilégier la flexion les premiers temps.
Est-il normal de boiter après une pose de prothèse de hanche PTH ?
La boiterie est normale juste après une opération, et résulte à la fois du défaut d’appui et de la douleur. Il peut persister une boiterie mécanique après disparition de la douleur, si la longueur du membre porteur de PTH a été modifiée.
Pour éviter toute boiterie après une prothèse de hanche, le travail de rééducation fonctionnelle est primordial, afin d’éviter toute ankylose articulaire, d’étirer le membre inférieur et de renforcer les muscles de soutien. Cette rééducation doit être progressive, sans douleur et tout nouvel effort doit recevoir un avis favorable du kiné ou du chirurgien orthopédique.
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